Comment identifier les signes avant-coureurs d’une crise?

pictogramme calendrier 20 novembre 2024

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La souffrance psychique, bien que parfois invisible, s’installe souvent lentement, de manière insidieuse, avant de devenir un obstacle majeur dans notre vie quotidienne. Reconnaître les signes avant-coureurs de cette souffrance peut être un défi, car ces signes sont parfois subtils et fluctuants. Pourtant, il existe des indicateurs qui, une fois identifiés, nous permettent d’intervenir avant que la situation ne se détériore. Cela nécessite souvent un mélange d’introspection, de courage, et parfois aussi, d’un regard extérieur. Voyons ensemble comment repérer ces signaux, pourquoi il est difficile de les accepter, et comment demander de l’aide de manière constructive.

Reconnaître que c’est difficile : un premier pas essentiel

Reconnaître que nous traversons une période difficile et que nous avons besoin d’aide est un acte de courage. Dans un monde où la performance et la productivité sont valorisées, il est facile de minimiser nos besoins ou de les ignorer. Pourtant, admettre que nous allons mal n’est ni une faiblesse ni un échec, mais un véritable geste de soin envers nous-mêmes.


Cependant, cette reconnaissance est souvent complexe. La honte, la culpabilité ou la peur de décevoir nos proches peuvent nous empêcher de faire face à notre souffrance. Parfois, nous préférons nier notre mal-être plutôt que d’affronter un possible diagnostic. Pourtant, ce refus de reconnaître notre souffrance nous éloigne de la possibilité d’un véritable rétablissement. Ce premier pas, aussi difficile soit-il, est pourtant essentiel pour entamer le processus de guérison.

Quels sont les signes avant-coureurs d’une souffrance psychique ?

Les signes de souffrance sont uniques à chaque personne, mais ils apparaissent généralement sous trois formes : émotionnelle, comportementale et physique. Prenons le temps de les identifier ensemble, car mieux les connaître peut nous permettre de réagir plus rapidement.


Les signaux émotionnels

Nos émotions sont souvent les premiers indicateurs d’une souffrance psychique :

  • Irritabilité accrue : on s'énerve plus facilement, même face à des situations banales.
  • Sentiment persistant de vide ou de tristesse : on se sent déconnecté, sans raison apparente.
  • Anxiété envahissante : une inquiétude constante, souvent démesurée par rapport à la réalité.


Les changements comportementaux

Au quotidien, notre comportement peut également révéler une souffrance sous-jacente :

  • Isolement social : on évite les interactions ou les activités qui, auparavant, nous plaisaient.
  • Désengagement professionnel ou scolaire : une baisse de productivité ou une difficulté à maintenir notre concentration.
  • Évitement des responsabilités : on procrastine ou on évite des tâches importantes.


Les signaux physiques

Notre corps peut manifester ce que nous refusons d'admettre.

  • Fatigue chronique : un épuisement qui persiste malgré le repos.
  • Troubles du sommeil : difficulté à s’endormir, insomnies ou sommeil excessif.
  • Douleurs inexpliquées : maux de tête, tensions musculaires ou troubles digestifs sans cause médicale identifiée.

Pourquoi est-il si difficile de reconnaître ces signaux ?

La souffrance psychique est souvent ignorée ou minimisée pour plusieurs raisons :

  • Stigmatisation persistante : la peur d’être jugé ou étiqueté peuvent nous pousser à cacher nos difficultés.
  • Idées reçues : des phrases comme "tout le monde est stressé" ou "ça va passer" banalisent les signaux.
  • Rythme de vie effréné : les obligations quotidiennes peuvent nous empêcher de prendre le temps d’écouter nos besoins propres.
  • Déni : reconnaître notre souffrance, c’est parfois affronter des vérités inconfortables, ce qui peut être effrayant.

    Quand faut-il demander de l’aide ?

    Certaines situations nécessitent une prise en charge rapide :

    • Symptômes persistants : si les signaux durent plus de deux semaines, il est essentiel de consulter.
    • Impact sur le quotidien : lorsque notre souffrance affecte notre capacité à travailler, à interagir ou à accomplir nos tâches habituelles.
    • Pensées envahissantes : si nous nous sentons dépassé ou si nous avons des pensées récurrentes de désespoir.

      Comment demander de l’aide ?


      En parler à nos proches

      Un ami, un collègue ou un membre de votre famille peut être un premier point de soutien. Exprimer ses émotions permet souvent de diminuer leur intensité et d’obtenir un regard extérieur.


      Consulter un professionnel de santé mentale

      Un psychologue ou un psychiatre pourra évaluer votre état et proposer des solutions adaptées. Ces spécialistes sont formés pour accompagner sans jugement. Un pair-aidant est également une solution qu'il convient d'explorer afin de se sentir soutenue et compris.


      Explorer des ressources communautaires

      • Les Groupes d’Entraide Mutuelle (GEM) offrent par exemple des espaces pour partager avec d’autres personnes ayant traversé des expériences similaires. Ces groupes permettent de rompre l’isolement et d’échanger entre pairs pour surmonter les difficultés.
      • Les formations "Premiers Secours en Santé Mentale" aident à repérer les signes de troubles psychiques, adopter un comportement approprié, et orienter la personne vers les ressources et professionnels adaptés. En cas de crise, elles nous enseignent également comment réagir efficacement pour assurer un relais vers le service le plus approprié.

      Et si c’était un proche qui souffrait ?

      Si vous remarquez des signaux inquiétants chez un proche :

      • Soyez à l’écoute : Encouragez-le à s’exprimer sans le juger.
      • Offrez votre soutien : Proposez-lui de l’accompagner pour consulter un professionnel.
      • Restez attentif : Si vous craignez pour sa sécurité, n’hésitez pas à alerter un médecin ou à contacter une ligne d’urgence.

        Prévenir une crise : des stratégies simples mais efficaces

        Veillons à préserver une hygiène de vie équilibrée :

        • Priorisons un sommeil de qualité.
        • Maintenons une activité physique régulière.
        • Adoptons une alimentation saine.


        Trouvons un espace pour nous exprimer, en plus de l’accompagnement thérapeutique : 

        • Écrivons nos émotions dans un journal.
        • Participons à des groupes d’entraide comme les GEM.


        Prenons du recul : 

        • Des techniques comme la méditation ou la respiration profonde ou des activités de loisirs et créatives peuvent nous aider à mieux gérer les pensées intrusives.

        Un processus exigeant, mais essentiel

        Reconnaître les signes avant-coureurs d’une souffrance psychique est une étape complexe, mais cruciale. Cela demande du temps, de l’introspection, et parfois du soutien extérieur. Si nous ne percevons pas toujours les signes nous-mêmes, notre entourage — famille, amis, collègues — peut les remarquer avant nous. Faisons confiance à nos proches et prenons en compte leurs remarques ou alertes. Ces personnes, qui nous connaissent bien, peuvent jouer un rôle clé dans l’identification précoce des difficultés.Le chemin vers le mieux-être n’est jamais linéaire, mais chaque effort compte. Soyons à l’écoute de notre corps, nos émotions, et soyons ouverts aux signes que nous renvoient ceux qui nous entourent. Ne laissons pas la peur ou la stigmatisation nous freiner. Demander de l’aide et s’appuyer sur nos proches est un acte de courage, essentiel pour avancer.

        Vous souhaitez en savoir plus et rencontrer d’autres personnes engagées dans le rétablissement ? Rejoignez les réseaux sociaux de Plein Espoir, le média participatif en plein développement, dédié au rétablissement des personnes concernées par les troubles psychiques.


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